28 oct. 2011

She's alive, ALIVE!!! Hommage au Mad Forum!


Aaaaaaaaaah. Ça fait du bien de sortir de sa tombe. Non je ne suis pas morte. J'étais en hibernation. Oui en été. Oui. Chut.

BREF!

Donc en gros que dire de beau?
Je tiens à vous remercier tous!! Vous êtes de plus en plus nombreux à venir me rendre visite, et ça fait tout chaud à mon petit cœur!
Oui j'ai un cœur!
(Qui a dit ça?)

Bon le ptit rigolo du fond tu la fermes et tu écoutes ta prêtresse parler!

Je disais donc MERCI du fond du cœur! Ce qui fait plaisir c'est que je sais pour quoi vous venez ici et j'ai une bonne nouvelle: je continuerai à parler de FREDDY, de mon amour JOKER, de CLOWNS MÉCHANTS, de CHINO MORINO, et... et... et...(attention tiens toi bien), DE GLAIRES ÉPAIS! Car oui, des gens tombent ici sans prévenir en tapant ces quelques mots! Donc, comme je suis gentille avec tous mes canards, même ceux qui recherchent des trucs bizarres sur Google (non, je ne juge pas, noooon), ben je continuerai quand même!

Je passe du coq à l'âne et ça ne se voit pas du touuuuuut (c'est mon blog, je fais ce que je veux)

Bon alors je fais un peu de promo pour le forum de mon cœur (et à toute sa communauté): MAD MOVIES
Inscrite depuis février, j'ai même pas pensé à vous en parler, overbookée que je suis! Pour les quelques érudits qui me suivent, Mad Movies c'est un magazine. C'est LE magazine (avec Cosmopolitan) (je suis une fille bordel).
Mais Mad Movies c'est aussi un forum. LE FORUM. C'est le genre d'endroit où tu peux dire de grosses saloperies, ben on te vénère. Bon par contre, je vous déconseille de dire d'immenses bêtises parce que sinon on se fait dévorer vivant par des milliers et des milliers de cinéphiles/cinéphages aigris.


Si les madnautes lisent ça, oui vous êtes des aigris! Et je n'ai pas peur des représailles! (enfin pas trop)

Faut pas croire ce sont des fous les mecs. Déjà, ils connaissent tout. TOUT. Nan mais sérieux, c'est un tantinet lourd quand même! Tu débarques, tu veux tenter de parler d'un film que tu penses être la seule à avoir vu, et VLAN y en a tout plein qui ont le Dvd importé de Russie ou d'un autre pays dont on se fout comme de sa première cuite, parce que tu comprends, y a un bonus qui n'est pas dans l'exploitation française et le recoupage est vachement mieux fait... DES FOUS!

Mais je les aime quand même, hein.

Déjà parce que je passe de moins en moins sur une monomaniaque niveau cinéma, et que ça fait du bien à l'égo. Puis faut avouer qu'ils sont drôles.

Au forum, y a aussi un détail qui me fait rire. Ils se prennent la tête pour un oui ou pour un non:

- VO vs. VF vs. VOSTFR
- Nolan: Dieu ou démon?
- 3D vs. ....pas grand chose, c'est tellement pourri!

Bref, c'est mon ptit forum chéri de mon coeur.




Maintenant, je vais m'adresser à toutes les damoiselles qui me lisent:

Tu es célibataire? Tu ne te laisses pas facilement impressionner par des hordes de célibataires? Tu veux sortir avec un cinéphile? Alors viens sur le forum de Mad Movies!!!

S'il te plait, viens vite, nous sommes trop peu et ils sont trop nombreux!


J'ai surligné le mot "cœur" plein de fois pour vous montrer que je vous aime <3

Sinon, y a un topic "Cadavre exquis" et j'ai fait le quatrième chapitre. Si ça vous dit de lire, c'est par là!

11 juil. 2011

NIFFF 2011 Suite et fin

 Et voila, c'est terminé, je suis de retour en France. Bon certes c'est très long, mais promis mes petits canards, je vous agrémenterai l'article de quelques photos pour que vous puissiez reposer vos yeux. Je rappelle les repères: Corvis écrit en typo normale (basique, classique, bref le Times New Roman que l'on connait tous), et mes parties sont en italique (pour dénoter sans nul doute un certain décalage, une originalité flagrante..)



Il reste encore 3 jours de festival, et pourtant ça sent déjà la fin. Hershell Gordon Lewis est parti hier (non sans nous avoir dévoiler avant cela le synopsis de son prochainement gore et décalé THE AH-OH SHOW, un jeu télévisé qu’il vaut mieux ne pas perdre sous peine de sévices corporels), Eli Roth est parti ce matin (et a promis de revenir au plus vite goûter la douceur du chocolat et de l’hospitalité helvétique), et les séances rétrospectives s’amenuisent au profit des compétitions (ce qui permet de profiter du jury et de l’énorme présence de son président). Et en plus, enfin, pour la première fois depuis le début du festival, il pleut.
Pour cause de programme chargé, nous nous divisons la tache, Harley participera à la conférence « La littérature, muse du Cinéma », quant à moi je découvrirai HELLO GHOST, le premier film du coréen Young Tak Kim, vivement conseillé par les collègues de Sy-Fy Universe.

Conférence ayant pour invités Jack Ketchum (auteur américain à succès de littérature d'horreur), Adam Roberts (pasticheur et auteur britannique de science-fiction) et Frank Vestiel (réalisateur d'EDEN LOG), le thème « La Littérature, muse du Cinéma » ne peut que me faire frémir d'impatience. Les interrogations concernant les similitudes et les différences semble être un débat sans fin. Chaque invité a son propre point de vue mais pourtant tout le monde semble d'accord sur un point: ces deux arts seront éternellement liés. Pourtant les conversations ont plus tourné autour de l'insuccès des littératures de genre par rapport au succès du cinéma de genre. En effet, ces derniers ont rapporté beaucoup plus que les films dit « classiques ». LORD OF THE RINGS, HARRY POTTER, sont des succès cinématographiques et littéraires car, selon les invités, ils sont dans un courant pouvant brasser un public large: la science-fiction. Puis les invités dissertent sur le principe même de la transcription d'un support à l'autre. Et qui mieux que Jack Ketchum pouvait répondre à ses interrogations, à part Stephen King? Et oui, l'auteur a vu quatre de ses romans transposés à l'écran avec plus ou moins de succès. Et il est vrai qu'il y a toujours une certaine désillusion car ce que le lecteur perçoit dans un livre est différent de ce qu'on lui donne à voir sur un écran. Mais ce sentiment s'efface si il considère que le metteur en scène a réussi à conserver l'atmosphère initialement créée.

De mon côté, je me dirige, dans l’expectative, à la projection de ce HELLO GHOST dont on dit tant de bien (enfin, en tout cas dont les gens ayant apprécié le FISH STORY à la structure similaire il y a 2 ans disent tant de bien). Comme à chaque séance, je prépare mon billet pour le présenter aux Dobbys. Oui, les Dobbys! Cette année, tous les billets sont munis de code barre qu’il faut passer, pour entrer dans les salles, au radar de drôle de petites machines qui émettent une lumière de couleur quand le billet est validé, tout en nous répondant « Okey ! », « Blue » ou encore « Yellow » avec la voix du célèbre elfe de maison. Inutile de préciser qu’ils sont devenus en quelques jours les mascottes de tous les festivaliers.

HELLO GHOST donc, ou l’histoire d’un dépressif suicidaire qui, après une énième tentative ratée se retrouve suivi dans ses moindres mouvement par 4 fantômes (le grand-père pervers, le fumeur, la femme qui pleure et le gamin) qui, dixit eux-mêmes « utiliseront son corps tant qu’il n’aura pas exaucé leur souhait » (ça rappelle UNITED STATES OF TARA..). Cela aurait pu être une comédie familiale hollywoodienne basique (d’ailleurs Chris Colombus a dès sa sortie acheté les droits du film en vue d’un remake), seulement voilà, nous sommes en Corée du Sud, et c’est une nouvelle preuve que si Dieu aime le cinéma, il doit certainement être coréen. Bien que beaucoup moins obscur que FISH STORY (il y a une trame unique à suivre), HELLO GHOST cultive comme son grand frère le mystère, semant des indices visibles, mais qui ne prendront leur sens qu’à la fin du métrage, offrant une fin poignante et surprenante alors que l’humour et l’émotion, même attendus, nous avait déjà conquis. C’est là tout le génie des coréens: savoir flirter avec le mélo en sachant sans cesse l’éviter, désamorçant l’excès hypothétique par des trouvailles scénaristiques réjouissantes et un humour naïf tout aussi rafraichissant. Bien loin de la violence sèche et glauque des récents opus du pays du matin calme, HELLO GHOST prouve que les coréens réussissent aussi leurs films légers, et offre une des histoires les plus émouvantes et drôle de l’année. Meilleur film du festival jusqu’à preuve du contraire.

Et c’est les yeux pleins d’étoiles que je me dirige vers le Théâtre du Passage, lieu des diverses conférences (et de l’exposition sur la 3D qui orne les murs conjointement au symposium sur le même sujet, « Imaging the future », qui avait lieu plus tôt dans la semaine), pour y retrouver Harley.

Corvis me rejoint à la fin de la conférence puis nous partons voir TODOS TUS MUERTOS, film colombien narrant l'histoire d'un paysan qui découvre un tas de cadavre dans son champ un beau matin. L'histoire (ouais, enfin l’histoire c’est un bien grand mot, disons le concept) aurait pu être excellente si, au lieu d'être un long métrage, le réalisateur avait raccourci bon nombre de plans inutiles voire trop longs, pour se concentrer sur les péripéties. (Les… les quoi ?) Le film s’avère extrêmement décevant car les longueurs sont beaucoup trop fréquentes et le final totalement raté. (Je dirais même qu’il n’avait pas lieu d’être – et encore moins dans un festival tel que le NIFFF – tant le seul intérêt thématique du film, soit la politique de l’autruche des villes colombiennes par rapport aux massacres perpétrés par le gouvernement, et le véritable pouvoir détenu dans l’ombre par d’obscurs anonymes, est résumé brillamment en une scène de 10 minutes où le maire tente de refourguer le « problème » au village voisin et ne cesse de charger et décharger les cadavres dans un camion sans savoir que faire)


Entre deux séances, une discussion avec Fausto Fasulo et Julien Sévéon s'improvise (c'est vite dit hein, j'ai surtout voulu savoir comment faire sa place au soleil dans l'univers impitoyable des journalistes cinématographiques), mélangeant des sujets comme: « Le public est-il con? » (je dis oui [je persiste et signe, le public est con {mais pas toi ô lecteur} ], Fausto dis non), « Comment être journaliste cinématographique? » (réponse: il vaut mieux le faire comme un extra plutôt que de rêver d'en faire un boulot alimentaire), « Comment faire découvrir le cinéma à la populace? » (apparemment il vaut mieux éviter l'ordre chronologique, qui peut être ennuyeux à mourir). Une fois l'interrogatoire fini (et la demande de devenir pigiste à Mad Movies rejetée [je l'aurai un jour, je l'aurai] ), retour au Théâtre du Passage.

THE CALLER est l'autre déception de la journée. Une femme qui reçoit des appels d'une personne très encombrante venant du passé est une bonne idée. Enfin, si on n'a jamais vu les épisodes de TWILIGHT ZONE ou le film FRÉQUENCE INTERDITE. Le syndrome gloubi-boulga a encore frappé (def. : Syndrome récent qui touche bon nombre de films fantastique, consistant à multiplier les pistes, les thèmes, les rythmes et les styles jusqu’à en devenir indigeste. Cf : INSIDIOUS, THE VIOLENT KIND, et donc ce THE CALLER qui a au moins 30 mn de scènes en trop) Tout comme TODOS TUS MUERTOS, cela aurait pu faire un bon court métrage. Mais le réalisateur a voulu trop en faire et rajouter de multiples sous intrigues, qui servent très peu et desservent l'histoire principale (et il faut avouer que le facepalm a répétition provoque des migraines). Mais notre journée n'aura pas été vaine.

Voir EVIL DEAD réjouit déjà à la base le plus dépressif des suicidaires. Mais voir EVIL DEAD sur grand écran, et en péloche s'il vous plait, ça ne peut qu'apporter la Joie et la Paix sur Terre durant 85 minutes. L'ambiance dans la salle était à la hauteur du film et même le temps helvète a décidé d'être de la partie. Difficile de faire la différence entre l'orage se déchainant sur le pauvre Ash et ses amis, et le notre! Certes, les effets spéciaux ont quelque peu vieillis, mais les fans s'en moquent. Certains rentrent même chez eux pour pouvoir regarder EVIL DEAD 2 et 3. Bonne idée certes, mais le film suivant vaut le coup d’œil si on a l'estomac bien accroché.

Car les 85 minutes de bonheur sont passées. Place à l'horreur avec THE GIRL NEXT DOOR, adapté du roman de Jack Ketchum est insoutenable. Devant nos yeux se déroule l'histoire de Meg, maltraitée par sa famille adoptive. Tortures, viols, l'horreur devient de plus en plus intense, et il faut l'avouer, toute cette violence choque au plus haut point. En effet, non seulement c'est une histoire vraie (ce qui dans notre esprit peut être difficile à gérer), mais il y a aussi un détail perturbant: ce n'est pas le gore qui donne envie de vomir! Amateurs de sang, vous risquez de ne pas trouver votre compte: aucune scène montrant les sévices n'est vue à l'écran. Et c'est sans doute ça le pire. Tout au fond de nous, nous voulons voir ce qu'il se passe, notre côté voyeur est frustré et c'est sans doute cela le plus angoissant. Ainsi, si vous voulez des émotions fortes, allez-y. Mais si vous ne vous sentez pas aptes à supporter autant de violences, suivez le conseil de l'auteur: ne le regardez pas et sortez le plus vite de la salle.

C'est donc sous la pluie (qui permet de cacher les larmes) que nous rentrons, épuisés physiquement et moralement.

Avant-dernier jour. La fatigue s'accumule et l'envie de rester dormir grandit. Malgré le lit confortable, nous nous devons d’accomplir notre destinée pour que VOUS, chers lecteurs, puissiez découvrir l'univers du NIFFF. Car ce n'est pas que films fantastiques et publicités insupportables, NON! C'est aussi les Dobbys, le Jardin anglais et son réseau internet gratuit, les moineaux quémandant un bout de poulet (cannibales!), le public bon-enfant hurlant « Ta gueule!! » à la madame qui nous souhaite une bonne séance (alors que si on a envie de passer une mauvaise séance, on passe une mauvaise séance. C'est pas une madame sur un écran qui va me dire comment passer ma séance). Et à propos de séance, il y a un détail que nous avons omis de signaler: la superposition des projections. Corneille aurait été fier des organisateurs du NIFFF. Ces derniers font choisir chaque festivalier entre un film de cœur ou un film de raison (en gros un film de la rétro gore ou un nouveau dont on n'est pas sur).

C'est ainsi que je quitte Corvis qui part voir IRONCLAD seul car je ne suis pas du tout fan des films médiévaux (à part ALEXANDRENIEVSKI mais c'est un cas à part vous en conviendrez). Je me dirige vers le Temple du Bas et ses sièges inconfortables pour voir donc STAKE LAND. Sur le papier il est marqué que c'est un survival avec des vampires. C'est vrai. Rien de plus, rien de moins. Ce film aurait pu ne pas exister cela aurait été pareil pour moi. J'ai eu l'impression d'avoir déjà vu l'histoire des centaines de fois. Il n'y a que quelques idées qui s'élèvent au milieu des stéréotypes. Peut être cette façon de caricaturer les situations et les personnages était voulue par le réalisateur, mais il aurait sans doute dû pousser le vice plus loin. Bref, si vous êtes un féru des survivals, ou des vampires, des sous-textes fustigeant la/les religion(s), ou des trois, alors allez le voir, cela vous divertira au plus haut point. Mais si vous avez besoin d'originalité et de ce petit plus qui fait que l'on apprécie ce type de film plutôt qu'un autre, alors passez votre chemin.


De mon côté, le huis-clos médiéval IRONCLAD de Jonathan English (réalisateur d’un PUNISHER de sinistre mémoire) s’avère une série B brutale tout à fait respectable, même si elle n’atteint ni dans l’histoire ni dans la réalisation les cimes d’un EXCALIBUR ou d’un KINGDOM OF HEAVEN (qui effectivement n’avaient rien de série B ). Si dans l’absolu, le concept, où se rencontrent INGLORIOUS BASTARDS, LES SEPT MERCENAIRES ET ALAMO (voire ZULU) a tout pour plaire, il faut bien avouer que le film souffle le chaud et le froid, tour à tour violent et lyrique (au petit jeu du gore, il surpasse aisément le récent CENTURION de Neil Marshall, grâce notamment aux CGI beaucoup moins présents et surtout beaucoup plus discrets) ou flirtant avec le ridicule (la palme revenant, j’hésite, soit à la hache en plastique du picte, soit à la châtelaine finissant par venir démastiquer du danois à la hache au milieu des autres). Pareil pour la crédibilité historique régulièrement mise à mal. Mis à part cela, le film se paye un casting 4 étoiles (Brian Cox, James Purefoy, Paul Giamatti, Charles Dances, Derek Jacobi, Jason Flemyng, et Kate Mara en lumineuse potiche) et arrive à ne pas foirer la sempiternelle romance du héros. Reste la dernière minute, incroyablement naze. On attendra de voir la version complète, longue de 135 minutes, quand la version projetée ici n'en faisait que 115.


C'est l'heure des retrouvailles pour THE UNJUST, film confirmant (si besoin était) la suprématie des coréens en matière de scénario tordu et d'histoire haletante. Écrit par Park Hoon-jung (I SAW THE DEVIL) et réalisé par Ryoo Seung-wan (FRÈRES DE SANG), THE UNJUST est ce genre de film auquel il faut s'accrocher. Et cela a été très compliqué au début, tant le métrage ne s’abaisse jamais à prendre le spectateur par la main, alors que le scénario touffu et la structure complexe l’auraient presque exigé. Du coup, certains resteront peut être sur le carreau. Pourtant, une fois le temps d’adaptation passé, le spectateur est entrainé, en même temps que les personnages, dans une spirale de trahisons, de violence, et de coups fourrés, dans un Séoul corrompue et menacé par un tueur de jeunes filles. La question sous-jacente à toute ces intrigues est sans nul doute: « Jusqu'où peut-on aller pour gravir les échelons sociaux? ». Pas de gentils, pas de morale, le monde dépeint est sombre, violent, et perverti. Cinéphiles et cinéphages, vous devriez adorer.

Et on continue dans les films venant d'Asie avec le plus dingue, j'ai nommé HOUSE! (appelé aussi « le film qui rend fou », soit le film le plus taré et psychédélique de l’histoire des films d’horreur, et qui, dès 1977, posait la base du splatter moderne et allait inspirer bon nombre de jeunes réalisateurs, dont un certain Sam Raimi pensant sans doute déjà à son EVIL DEAD) Je pense que le film pourrait se résumer avec un énorme WTF écrit en lettres de feu, mais ce serait trop peu dire alors que l'on n'a qu'une envie, c'est de parler pendant des heures et des heures des détails, de la musique (qui est restée dans la tête de bon nombre de festivaliers), du jeu d'acteurs, des gags, du film en somme. Vendu comme étant une comédie narrant l'histoire de sept adolescentes japonaises dans une maison hantée, ce long métrage est le film le plus hautement improbable qu'il m'ait était donné de voir (et pourtant je suis fan de THE FORBIDDEN ZONE, je ne devrais plus être surprise). Décors cheap (aaah le magnifique coucher de soleil peint sur toile utilisé pour plusieurs scènes), images kitchs qui feront plaisir aux amateurs de clips des années 70, séquences frisant le ridicule... Ce film est, à l'instar de PIECES, un sacré chef d'œuvre réalisé par un grand malade. C'est LA MAISON DU DIABLE sous LSD, mixé avec PLAN 9 FROM OUTTER SPACE. Attendez vous à tout et profitez de ce film à fond!

On enchaine avec un film d'un tout autre genre: RED, autre adaptation d'un roman de Jack Ketchum. Un homme voit son chien tué par trois adolescents. Inspiré d'une histoire vraie (encore), l'écrivain modifie la vérité pour faire de cet homme qui n'a pas réussi à obtenir gain de cause un personnage sombre et solitaire qui va chercher à réparer l'injustice dont il est victime. L'auteur lui-même explique que lorsqu'il a commencé à écrire l'histoire, il s'est dit: « Et si ça avait été le chien de Clint Eastwood? ». Une pléthore d'acteurs (Brian Cox, Amanda Plummer, Robert Englund...) se retrouvent dans ce drame qui, au-delà de l'histoire d'amour qui unit un être humain et son chien, dépeint une société dans laquelle l'argent apporte une sécurité, peu importe les actes commis.

La journée se termine avec un classique produit par le studio cultissime qu'est Troma: THE TOXIC AVENGER. Premier d’une série lucrative de 4 films (plus un 5ème en préparation), THE TOXIC AVENGER prend place à Tromaville (qui affiche glorieusement le titre de ville la plus polluée) et suit les péripéties de Melvin, adolescent martyrisé par les membres de la salle de sport où il officie en tant que balayeur. Le jeune homme, à la suite d'une très mauvaise plaisanterie tombe dans une cuve de produit chimique et se transforme en un monstre moitié Elephant Man, moitié Hulk. Dans une ville où le moindre de ses concitoyens, de la playmate au maire, est un criminel en puissance, Il décide de corriger la racaille qui la gangrène de manière très intéressante (voire hilarante). On notera qu'une réplique d'un des voyous se retrouvera des années plus tard dans un petit film intitulé THE DARK KNIGHT (pour les curieux il s'agit de la phrase « Good evening ladies and gentlemen. We're tonight's entertainement »). Bref, c'est du Troma, donc un pur délire scénaristique et graphique (avec mention spéciale pour la voix du monstre plus proche d'un bellâtre de publicité préventive qu'à celle de quelqu'un tombé dans une cuve).


Neuchâtel, dernier jour. « Aaahhh, quelle heure il est ? » 9h30, AM. « Wah, déjà ? » Non mais j’avance un peu.

Pendant que j’octroie quelques heures de sommeil de plus à mon corps engourdi (et oui, la fatigue a eu raison de moi, ça y est, j’ai la grippe), Harley s’est réveillée dès potron minet pour tenter de récupérer des places pour la soirée de clôture. Car oui, aucun festival n’est parfait, et le NIFFF ne déroge pas à la règle, l’organisation des billets presse et festivaliers est quelque peu bizarre, voire chaotique. Alors qu’on nous a bien expliqué que l’obtention se faisait au jour le jour, nous avons appris la veille au soir que la réservation des billets de clôture se faisait dès le début du festival (sans que cela soit marqué nulle part) et que la séance était complète depuis samedi dernier. Ce qui, pour rendre compte des résultats, nous serait fort préjudiciable.

C’est donc dès 8h30 qu’Harley a fait le pied de grue, pour s’entendre dire que non, tout va bien, nous aurons nos entrée sans soucis, nous sommes sur la liste des « guests » (ce qui ne signifie pas grand chose mais enfin bon) .

Et on peut donc me qualifier de super héroïne (enfin), car avec le peu d'heure de sommeil que je me coltine depuis le début du festival, je peux vous assurer que cela fut très ennuyeux d'attendre devant un bâtiment vide, aucune file d'attente à l'horizon. De plus Corvis ayant besoin de se reposer, j'ai donc passer ma matinée à écrire sur les quelques films des deux jours précédents. La fatigue l'emporte, je décide de me faire un petit plaisir et de manger un plat végétarien (une plâtrée de pâtes au pesto) au restaurant du Théâtre du Passage

Bref, nous commençons (enfin je commence, Harley étant occupé à apaiser son ventre affamé) par GRIFF THE INVISIBLE, nouvelle variation, après KICK-ASS, DEFENDOR et SUPER, sur le thème décidément à la mode du « real-life superhero ». Il arrive bien tard me direz-vous, et le mettre au côté de SUPER dans un même festival ne joue pas en sa faveur. Et bien oui, mais non. Il fait un parfait complément au film de James Gunn. Là où celui-ci utilisait le parcours d’un homme ordinaire voulant être extraordinaire, tout ça pour parler du mythe du superhéros, GRIFF THE INVISIBLE en prend le contrepied et nous présente une histoire de superhéros autoproclamé, simplement pour dépeindre le mal-être des inadaptés sociaux, des freaks.

Pour ma part, étant restée très peu de temps du fait que ma vessie et petite et que le café n'aide pas, mon avis ne peut se baser que sur la demi-heure aperçue. C'est bien. Très bien même. Pour un film australien, il y a décidément beaucoup d'humour anglais. Comme quoi on peut descendre de bagnards et avoir un esprit raffiné.

En voyant le superhéros comme une véritable pathologie (à ne pas forcément soigner d’ailleurs), il lance une belle déclaration d’amour à la naïveté et aux laissés pour compte, oscillant sans cesse entre le point de vue fantasque du personnage principal et la réalité, jusqu’à flirter carrément avec le fantastique. Une très belle découverte pour ce dernier jour, et comme le dit la belle de Griff, Melody : « Stay Freak ».

Juste le temps d’ingurgiter un sandwich et un yaourt (qui sont très bons en Suisse) qu’il est temps de retourner dans la salle du Passage pour le nouvel opus du déjanté Takashi Miike, le stakhanoviste de la pellicule qui, non content d’avoir réalisé 4 films en 2 ans, tous projetés en festival, nous explique par vidéo interposé qu’il ne peut être présent car il est en plein tournage de son 3ème film de l’année. Un grand respect. Respect également au film en lui même, NINJA KIDS, qu’on pourrait appeler Harry Potter à l’école des ninjas, tant sa structure et ses personnages virent carrément à la parodie du succès planétaire de Rowling, sans pour autant en singer les moindres détails. Après le gore outrancier (ICHI THE KILLER) ou glauque (AUDITION), le grotesque scabreux (VISITOR Q), le drame (BIG BANG LOVE), le western (SUKYAKI WESTERN DJANGO), le chambara (13 ASSASSINS) ou la respectabilité cannoise (HARAKIRI 3D), Miike s’attaque au film pour enfant, toujours avec la même maestria, la même folie visuelle, s’approchant du style manga comme aucun autre film live ne l’avait fait jusqu’à présent. Cela fait extrêmement plaisir de voir encore un film différent (et réussi) dans le paysage cinématographique Miikien. Et c'est surtout bourré d'humour. Et de crottes de chien. Mais surtout d'humour. En résumé, c'est beau, c'est drôle et on est heureux de ne pas l'avoir vu en odorama

Après la Ninja Academy, vient le temps de la dernière rétro de l’année. C’est avec impatience, devant les sempiternelles publicités pré-films passant en boucle qui en auront rendu fou plus d’un (heureusement nous avons des mots fléchés) que nous attendons la diffusion du rare THE FLESH EATERS, prémisse des films gore, contemporain de BLOOD FEAST et dont je n’avais jamais entendu parler. La nostalgie aidant, cela s’avère être une bonne surprise. Cette histoire de bactérie lumineuse et vorace, hantant les côtes d’une île déserte et dévorant la chair humaine des pauvres bougres venant faire trempette, est quand même sacrément originale, et même joyeusement gore pour l’époque. On pourrait aller jusqu’à dire, qu’elle est à la base de nombreux « monster movies » contemporain façon PIRANHA 3D, le charme suranné des effets spéciaux grattés à même la pellicule en plus. Même si le rythme est un peu faiblard et que les péripéties s'essoufflent, les personnages sont succulents, et le film va jusqu’au bout de son concept, jusque dans sa fin épique malgré les effets spéciaux sommaires.

Au sortir de FLESH EATERS, pas le temps de faiblir, il reste 30 minutes avant la clôture, et nous n’avons toujours pas nos places. Ici tout le monde court, patiente ou s’impatiente, et personne ne semble disposer à nous dire clairement ce qu’il en est en ce qui nous concerne. À peine apprenons-nous que nous sommes sur « liste d’attente » et que l’on va « faire l’appel ». Va-t-on être obligés de lever le doigt aussi ? Pas d’indications précises, pas d’informations claires, la communication fait défaut, et nous stagnons dans l’entrée en espérant ne pas repartir bredouille.
Finalement la lumière se fait. Devant le comptoir de la billetterie, on nous explique qu’une fois les possesseurs de billet entrés, on comptera les places vacantes, et on fera entrer une première fournée de personnes sur liste d’attente, suivant l’ordre de réservation. Joie et bonheur, la liste presse est prioritaire, et nous sommes premiers (tout compte fait cela aura payé de faire le pied de grue pendant près d'une heure). Cela aura été stressant et laborieux, mais nous sommes dans la salle.

La clôture alors ? Sobre, bien moins engoncée et longuette que l’ouverture. Forcément, le directeur technique nous narre, pour justifier son discours expéditif de remerciements, l’anecdote du discours officiel de 45 mn lors du festival du film suisse qui le traumatisa à vie. Puis les récompenses pleuvent, certaines attendues et d’autres surprenantes :

Prix de la compétition Asia : HELLO GHOST de Young-Tak Kim

Prix Titra Film : INSIDIOUS de James Wan

Prix du public : TROLLHUNTER de André Ovredal

Prix Mad Movies : THE VIOLENT KIND des Butcher Brothers

Prix de la jeunesse : WAKE WOOD de David Keating

Meliès d’argent du meilleur long-métrage européen : TROLLHUNTER de André Ovredal

Mention spéciale du jury : STAKE LAND de Jim Mickle

Narcisse du meilleur film : TROLLHUNTER de André Ovredal

À l’issu d’un tel palmarès, on retrouve le public survolté, prêt à hurler à la lune lors de la petite vidéo d’intro du festival, prêt à vociférer « Merci » lors du panneau indiquant que « L’Hebdo vous souhaite une bonne séance ». Comme d’habitude quoi. Sauf que le film de clôture, c’est MELANCHOLIA de Lars von Trier. Rongez votre frein les gars, malgré l’argument SF, cela sera sûrement du pur film d’auteur intimiste (si seulement les amateurs de films apocalyptiques et les férus de drames familiaux pouvaient se tenir la main).

MELANCHOLIA alors… Et bien entre nous les avis sont extrêmement partagés. Sachant que c’est le genre de film qui, sans nul doute, se verra déversé fiel et injures, ma diatribe sera courte et je laisserais rapidement la parole à Harley. Le gros problème, l’énorme problème de MELANCHOLIA, comme de Lars von Trier depuis la création du dogme, c’est son manque de sincérité, son absence de spontanéité. Tout paraît calculé, maitrisé, quand le film même se voudrait un abandon total. Je n’ai aucun problème ni avec la caméra portée intimiste, ni avec les images léchées sensitives, pour peu qu’elles aient un sens et une âme. Force est de constater que les images tournées en RED dans un ralenti extrême ressemble plus à une pub pour du parfum qu’à des œuvres picturales de la Renaissance, et que les passages intimistes forcent tellement le trait de la caméra embarquée (avec force cadrages hasardeux et mises au point en direct) qu’on flirte avec un « Dogme pour les nuls » rébarbatif. Impossible de ce fait de s’intéresser à une histoire intéressante, mais dépeinte avec une lourdeur extrême, et qui n’apporte rien de plus aux thèmes (quand thèmes il y a, la seconde partie apocalyptique se contentant de dépeindre la situation, ce qui dans l’absolu n’est bien sûr pas une mauvaise chose). La première partie fait penser à RACHEL SE MARIE (voire à PIÈCE MONTÉE dans ses touches d’humour), la seconde recycle bon nombre d’éléments disparates vu dans la plupart des (bons ou mauvais) films catastrophes existants, notamment l’excellent BEFORE THE STORM. Reste que le casting est parfait en tout point (John Hurt, Charlotte Rampling, Charlotte Gainsbourg, Kirsten Dunst, Kiefer Sutherland, Stellan Sarsgaard, Alexander Sarsgaard, Udo Kier) et que le film se paye certaines images (beaucoup plus spontanés) parmi les plus belles de l’année (lors d’un lever de planète en pleine nuit, et pour la toute fin absolument magnifique). Bref Melancholia ne mérite pas qu’on crache dessus, mais comme Antichrist (dont il reprend à la scène près la structure), ça n’est pas bien bon.

Quand Corvis m’a expliqué son point de vue sur ce film, je comprenais ses arguments mais j’ai toujours du mal à y adhérer. Pour moi MELANCHOLIA est un film époustouflant. Les plans ralentis du début, structurés, lisses, artistiques, contrastent avec les autres flous, rapides, voire même brouillons. L’histoire est celle des relations entre deux sœurs à l’approche de la fin du monde. Construit tel un dyptique, la première partie se veut basée sur les interactions entre membres d’une même famille, tandis que l’autre traite essentiellement des réactions que l’on peut avoir lorsque l’on découvre que toute vie va bientôt être détruite. Alors certes, cela semble, vu, vu, et revu, mais Lars Von Trier n’a sans doute pas cherché l’originalité mais plutôt l’authenticité. Sa démarche me semble proche de Zola : le réalisateur a voulu voir comment ses personnages allaient évoluer. Les événements nous semblent trop évidents ? Peut être est-ce sans doute dû au fait que les réactions sont normales. Les images sont trop maitrisées au début du film ? Peut être faut-il y voir un lien avec les tableaux que l’on entraperçoit durant le long métrage (certes le réalisateur trouve lui-même que cela fait trop « image pour réclame », mais bon, c'est trop tard, il avait qu'à y penser avant que je vois son œuvre). Bref, ce film est divisé, et divisait. C'était très dur de rester concentrée alors que l'on sent que la moitié de la salle se demande ce qu'elle fait là. Certains d'ailleurs sortent avant même le début de la deuxième partie. Aaah Lars. Pardonne les, ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient. Chef d’œuvre ou arnaque, choisit ton camp camarade. Pour moi, Lars Von Trier, en dépeignant une histoire somme toute classique, a fait preuve d’originalité et continuera toujours à prouver que ses films ne sont pas là pour nous divertir mais bien pour nous faire réfléchir sur non pas la société entière mais sur les interactions avec nos proches dans des situations de crise.

Fin du festival, fin des compte-rendus ? Et bien pas tout à fait, puisqu'après une pause casse-croûte dans un sympathique bouiboui avec Richard Bourderionnet de Sci-Fi Universe, il nous reste pour finir ces 9 jours de cinéma une petite sucrerie norvégienne, le NORWEGIAN NINJA de Thomas Cappelen Malling. Ou l’histoire vraie fantasmée d’une obscure division ninja des années 70, un fourre tout endiablé à base de boule à fumée, feng shui, costume d’invisibilité et complots diplomatiques, qui rappellerait presque les méfaits de Godfrey Ho si le ridicule et la vociférante anarchie de l’entreprise n’était pas assumés. Le charme suranné et les gags empilés avec un sérieux papal font sourire, mais le film reste quand même trop bancal dans son rythme et obscur dans son déroulement (je n’ai RIEN compris à l’histoire) pour satisfaire totalement.
Mon avis sera court: le début était rigolo.

Et puis c’est l’ultime retour sous la pluie, épuisés (Harley a même dormi durant les trois quarts du film, ouuuuhhhh) (mais euuuh je voulais faire croire que je n'avais apprécié que le début), des images plein la tête et des ampoules plein les pieds, trop crevés pour participer aux afters qui éclosent un peu partout.
LE NIFFF s’achêve, comme toujours, le spleen de fin de festival va faire effet, comme d’habitude, le retour sera sûrement parsemé d’embûches (avec la SNCF tout est possible), et pourtant, rien n’entame notre enthousiasme, et surtout la décision qui prend corps en nous : l’année prochaine, on revient ! Et avec un chargeur qui marche !

7 juil. 2011

NIFFF 2011 Deuxième partie

Même chose que pour la première partie, je suis en italique (et les claviers qwertz sont horribles)


C’est sous un soleil de plomb (malgré un léger vent frais), que nous entamons notre quatrième journée à Neuchatel, cultivant le paradoxe qui nous laisse nous enfermer dans des salles obscures alors que le lac et sa douceur sont à deux pas.

Mais le cinéma n’attend pas, et forcés au chômage technique après la mort de notre chargeur, nous entamons 3 jours de rétrospectives acharnés.



Petit intermède, il faut savoir qu’au NIFFF, pass festival ou pas, on prend ses billets au jour le jour, mais pour l’intégralité de la journée (le truc du petit malin étant d’aller au caisse après 00h pour récupérer les places du « lendemain » avant tout le monde).

Les accrédités sont logés à la même enseigne, mais pas à la même billetterie, billetterie qui ferme tous les soirs à 19h. Il faut donc se lever tôt le matin pour récupérer ses places à 9h dès l’ouverture et éviter la déconvenue de la soirée d’ouverture narrée précédemment, si bien qu’avec Harley nous avons organisé un roulement. Une fois sur deux, l’un d’entre nous se lève tôt pour aller récupérer les places pendant que l’autre dort profondément.

Bref tout cela pour dire qu’arrivé à la billetterie presse à 9h15, je m’entends dire qu’il n’y a déjà plus de place pour THE BOXER’S OMEN… La leçon est retenue, il faudra être là à 9h pile, et je passe au plan B avec THE WICKER MAN.



Le quatrième jour commence fort avec MONDO CANE, premier Mondo movie (chocumentaire ou documenteur, choisi ton camp camarade) de l’Histoire, réalisé par Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi & Paolo Cavara. 108 minutes durant lesquelles se côtoient les pratiques extrêmes de la culture mondiale. On veut choquer à tout prix en nous dévoilant des images vraies, sans aucune mise en scène. Enfin, tout ça c’est beau sur le papier, mais il faut se dire que c’est faux. Scènes inventées, voix off subjective, on est loin de la neutralité pure. Les avis sont divisés. Pour ma part je n’ai pas réussi à me dire que ces mecs qui ont un regard si cynique sur les pays du Nord, puissent être aussi ignares sur les cultures peuplant un monde qui leur est inconnu. Certes il faut replacer dans le contexte, mais je pense qu’il y a quand même un grand foutage de gueule.

(avis que je ne partage pas, considérant MONDO CANE comme une entreprise fascinante à découvrir avec le recul du au temps passé, un monde révolu où internet n’existait pas, où la condescendance colonialiste était plus naïve et ignorante que raciste, et où tout était encore à découvrir. En plus d’être sacrément couillu et d’avoir fait de son montage un véritable « exercice de style » pour relier ces scénettes disparates, portées par la musique orchestrale de Riz Ortolani, le film est nanti de découvertes passionnantes et d’images réellement impressionnantes. Après, cela reste un mondo, grandiloquent, à la limite du racolage, et qui d’un point de vue contemporain pourra faire grincer bien des dents)



Nous enchainons avec THE WIZARD OF GORE de papi Herschell Gordon Lewis. Classique désormais de 1968, ce film narre l’histoire d’un magicien dont les tours marchent réellement. Si il scie une femme en deux, elle sera sciée en deux. Certes le rythme est lent, les scènes gore ne dérogent pas à cette règle, mais ce n’est que pour retrouver chaque torture avec encore plus de plaisir. (Et il faut dire que le concept d’illusion qui sert au crime parfait est une sacrée bonne trouvaille, même si le final n’est pas celui prévu à la base – la faute à un technicien qui fit cramer le décor par faute d’inexpérience, dixit Hershell – et que celui présenté confine au grand n’importe quoi)



N’ayant pu avoir de place pour THE BOXER’S OMEN, Catégorie 3 qui avait l’air complètement fou, nous nous rabattons avec plaisir sur THE WICKER MAN, film faisant parti de la catégorie « Carte blanche à Eli Roth ». Le réalisateur de CABIN FEVER nous présente (dans un franglais des plus respectables) donc ce film comme un grand classique du cinéma qu’il affectionne particulièrement. Et on comprend ! Quel plaisir de voir un film « d’horreur » musical !

D’autant qu’à part une fin un poil bavarde, cette histoire de disparition présumée d’enfant sur une île autarcique régie par d’obscures religions pré-chrétienne n’a pas pris une seule ride, notamment grâce aux chansons envoûtantes et à l’immense Christopher Lee. En parlant de la musique, Eli Roth expliquera avant la projection qu’il l’appréciait tellement qu’il utilisera la reprise d’une des chansons par Sneaker Pimp’s pour son Hostel.

Et après avoir fièrement taillé le bout de gras avec monsieur Roth pendant 15 petites secondes, nous repartons récupérer quelque peu avant de recommencer de plus belle le lendemain.



Debout de bonne heure tous les deux pour cause de projection de NIGHT FISHING de Park-Chan Wook, nous en profitons pour flâner dans le centre de Neuchatel où se croisent architecture typiquement helvète et statue de Don Quichotte dont on se demande bien ce qu’elle fait là.

NIGHT FISHING alors : autant basé sur son concept technique que sur une histoire forte, ce court métrage (30 mn) entièrement tourné avec l’Iphone 4 est autant une réussite qu’on aurait pu craindre un pétard mouillé. Utilisant le côté granuleux du Smartphone d’Apple à merveille, naviguant entre onirisme (le film démarre sur une chanson des Uhuhboo Project façon vidéoclip) et peinture de coutumes coréennes ancestrales, entre drame et fantastique, il se permet d’avoir plus de rebondissement intéressant en une demi heure que beaucoup de film en 2h. Bref, une réussite technique (et c’était pas gagné), qui plus est poignante.



Avant d’enchainer avec THE GODFATHER OF GORE, documentaire sur Hershell Gordon Lewis concocté entre autre par Frank Hennenlotter, une petite interlude : Si un de ces jours vous passez par Neuchatel, passez au Café des Arts, merveilleux petit restaurant qui, non content d’être abordable, est aussi complet que son pain et où on trouve des menus végétariens, sans gluten ou encore diététique.



Passé le documentaire, déjà vu à l’Extreme Cinema de Toulouse, et toujours aussi passionnant quand à la trajectoire de ce génial débrouillard qui commença dans le « nudies » avant de créer carrément le mouvement gore, il est temps de rencontrer la légende susnommée en personne, lors d’une conférence intime et joyeuse, qui confirme la bonhomie, l’intelligence et la lucidité du monsieur sur son art, son bizness, et la pérennité de son héritage. Beaucoup, beaucoup d’informations et d’anecdotes vibrantes, ce qui tombe bien puisque le film suivant est THE GORE GORE GIRLS, dernier film en date (1972 quand même) de Lewis, qui malmène des strip-teaseuses dans une ambiance ouvertement décalée, mêlant effet gore plus réussis (et tordus) que ceux de BLOOD FEAST, et érotisme bon enfant typique du Grindhouse qui battait son plein.

D’ailleurs, même si une pointe de Giallo lui donne un goût exotique, on peut presque dire que THE GORE GORE GIRLS, encore plus que LA BAIE SANGLANTE OU HALLOWEEN, pose les premières bases du futur Slasher.



Qu’avons-nous ensuite à nous mettre sous la dent (à part notre sempiternel pique-nique) ? Un film de parasites, à l’aune de BODY SNATCHERS et qui inspira certainement THE FACULTY et HORRIBILIS, un film qui se revendique du zombie-flick en remplaçant la soif de chair fraiche par une soif de sexe (sisi) assez originale, j’ai nommé SHIVERS, premier film de David Cronenberg, qui déjà s’intéressait la chair dans toutes ses formes. Et si le rythme du film a un peu vieilli et peine à se mettre en place, il reste diablement maitrisé et contient des scènes d’anthologie que le temps ne saura certainement pas altérer (même si ma préférence va à RAGE, son film suivant).



La journée se termine avec OFFSPRING, adaptation d’un roman de Jack Ketchum (nouvelle coqueluche de la littérature « d’horreur » américaine adoubé par Stephen King himself) qu’il a également scénarisé, et on se demande bien comment l’écart de qualité peut être si grand entre les deux médias. On était prévenu par les différents échos, ce n’est donc pas une surprise, OFFSPRING est un naufrage à tous niveaux, perclus d’incohérences hilarantes et de fautes de goût déplorables, ce qui devient inacceptable lorsqu’on adapte une histoire de cannibales troglodytes hantant les abords d’une ville côtière, cherchant à sacrifier un bébé et ne faisant pas dans la dentelle quand il s’agit de chasser leur nourriture. Risible de bout en bout et bien loin des GIRL NEXT DOOR, RED et autre THE LOST d’après le même auteur. En attendant THE WOMAN, séquelle à la réputation festivalière plus que flatteuse.



Et on finit nos trois jours de quasi intégrale rétro avec une journée chargée, puisqu’elle rentre dans le vif du sujet avec la conférence donnée par l’enfant terrible Eli Roth, venu discuter de son enfance, ses films, ses tabliers d’acteur et de producteur… Dans un français très recommandable (surtout 20 ans après ses études ERASMUS) et une accessibilité qu’on ne pensait pas lui reconnaître, c’est à 45 minutes d’anecdotes et d’infos exclusives (oui il réalisera bien THANKSGIVING, d’après sa bande-annonce grindhouse, qu’il est en train d’écrire) auxquelles nous avons eu droit.



Un sacré bon dans le temps après cela puisqu’avait lieu la projection du premier film du fou furieux José Mojica Marins, le bien nommé À MINUIT, J’EMPORTERAI TON ÂME (1964) premier opus d’une trilogie qui sera continué 3 ans plus tard avec CETTE NUIT, JE M’INCARNERAIS DANS TON CADAVRE et enfin clôt après plus de 30 ans ( !) par EMBODIMENT OF EVIL en 2008. Bon, force est de constater que cette ouverture a pris de sacrées rides (surtout quand on a vu l’épisode final en premier), mais le film est tellement fou (notamment ce long plan séquence où le « héros » diabolique Zé du cercueil pète littéralement un cable de culpabilité) et classieux qu’il force le respect (d’ailleurs Harley a adoré sans aucune réserve).



Nous devions enchainer avec l’immense MASQUE DU DÉMON de Bava, mais les horaires trop proches (et la faim qui nous tiraillait le ventre) auront eu raison de nous, nous restons à la porte du cinéma, pestant de ne pouvoir découvrir ce chef-d’œuvre sur grand écran en présence de son actrice principale. Qu’à cela ne tienne, nous serons en avance à la séance suivante, l’attendu WASTED ON THE YOUNG (préféré à la conférence vidéo, l’Esthétique du sang).

Las, mal nous en a pris, puisque ce qui semblait sur le papier être un film à l’ambiance post apocalyptique anarchique d’un monde sans adultes, n’est finalement qu’un teen movie option drame d’un sérieux papal, qui brasse des thèmes revus cent fois dans divers films et séries (toute puissance des populaires, mal-être des autres, choc des classes et des caractères, drogue, viol et états d’âme) en y ajoutant pour seule touche d’originalité un concept qui tourne au gimmick (les adultes existent bien et sont cités constamment, mais simplement pas filmés avant le dernier, et risible, plan du film) et une ambiance visuelle et sonore oscillant entre l’arty et le clip vidéo commercial qui ne fait pas illusion plus de 15 mn. On croirait l’œuvre d’un Greg Araki qui aurait viré MTV, et tout le talent relatif des comédiens n’y fera rien : c’est d’un ennui mortel.



Heureusement, Dieu soit en location, la journée se termine avec PIECES (LE SADIQUE À LA TRONCONNEUSE, tout un programme) de feu Juan Piquer Simon, présenté par un Eli Roth enthousiaste, survolté, et tout triste de repartir à L.A le lendemain (et certainement aussi légèrement éméché) qui nous assure qu’après ce film, on aura du mal à considérer les autres métrages du festival comme bons. Et il avait raison. PIECES, c’est la quintessence du n’importe quoi qui donne la banane, un des slasher les plus tordus et jouissifs (et aussi un des plus nuls, mais avec PIECES la notion même de qualité vole en éclats) de l’Histoire du cinéma d’horreur. Oscillant entre nanar hyperbolique assumé et jeu de massacre psychédélique, ce film n’est pas seulement nanti d’un des jeux d’acteur les plus ignobles de la galaxie et d’un scénario écrit un soir de cuite à l’absinthe frelatée, il se permet également d’être plus généreux en gore et en nudité que beaucoup de ses compatriotes (un sadique à la tronçonneuse, ça fait des dégâts, et on aura aussi droit à du full-frontal féminin ET masculin, zigounette en prime), et peut se targuer d’avoir à la fois des plans magnifiques (jeux d’ombres, costume giallesque et mise en valeur des effets gores) et des scènes tellement sorties d’un autre monde qu’on en reste bouche bée plusieurs minutes durant (la scène du prof de kung-fu faisant son jogging restera longtemps dans les mémoires)



Et nous rentrons, toujours à pied, mais comme Aznavour dans La Bohème : Épuisés, mais ravis. Fallait-il que l’on s’aime et qu’on aime Eli…

NIFFF 2011 Première partie

Alors mes ptits canards je vous écrit de Suisse, plus exactement de Neuchâtel, pour vous faire part de mon expérience au Neuchâtel International Fantastic Films Festival (ou plus communément NIFFF). Ce texte est réalisé en collaboration avec Corvis, mes passages sont en italique, bref, ENJOY!


À Neuchâtel, en Suisse, les voitures s’arrêtent pour vous laisser passer, même les caissières vous tutoient, et on ne dit pas quatre-vingt-dix mais nonante.
Jusqu’ici, cela n’a aucun autre intérêt pour vous que de se dire qu’il fait bon vivre chez les helvètes.
Sauf qu’à Neuchâtel, il y a aussi le NIFFF, 3ème plus important festival de film fantastique en Europe (après Sitges et le BIFFF), et là, de suite, c’est beaucoup plus intéressant.
Du coup n’écoutant que notre courage, nous sommes parti à la conquête du pays du chocolat pour vous en ramener le maximum d’échos.

C’est donc assis sur un banc à côté du sosie de William Lustig que nous décidons d’écrire nos péripéties.
Après quelques heures de voyage nous arrivons enfin à Neuchâtel. Pas le temps de se reposer, nous devons récupérer nos accréditations et nos billets pour les films de la première journée. Trop tard, il n’y a plus qu’une place de libre pour HIDEAWAYS, le film d’ouverture, qu’à cela ne tienne, Corvis y part tandis que j’en profite pour boire un verre de vin avec nos hôtes.

Alors cette ouverture ? Et bien curieusement, alors que l’ambiance est conviviale, l’équipe adorable et que le public est chouchouté, la cérémonie se révèle lénifiante, accumulant simplement les discours consensuels obligatoires des instances locales. À peine y apprend-on la présence d’une nouvelle salle pour pallier à la disparition de l’Open Air, ainsi que la création des deux nouvelles sections Films of the Third Kind et Ultra Movies. C’est donc à quelques places d’Hershell Gordon Lewis invité d’honneur de l’année que je supporte tant bien que mal ce passage obligé, avec l’espoir que le film me requinquera. Las, HIDEWAYS est un croisement improbable de X-men et Twilight, le tout dans une esthétique de conte de fée ratée tant la réalisation est brouillonne et, disons le tout haut, techniquement très pauvre. De la part d’Agns Merlet, réalisatrice du remarqué Dorothy, cette histoire de jeune homme à pouvoir destructeur découvrant l’amour et la rédemption dans les bras d’une cancéreuse en face terminale, se fourvoyant dans la niaiserie la plus totale, est une sacrée déception.
Après des discours sans fin et un film quasi inintéressant, nous nous retrouvons pour SAINT, le film de Dick Maas (AMSTERDAMNED, L’Ascenseur) qui revient sur le devant de la scène après 9 ans de disette. Quelle bonne surprise ! Enfin un film montrant le véritable visage de Saint Nicolas (le Père Noël nordique) : un zombie revenant tous les 5 décembre de pleine lune pour mettre à feu et à sang la bonne vieille ville d’Amsterdam. Malgré une fin quelque peu ratée, le film peut être considéré comme un bon vieux slasher à tendance cheap qui ne déplaira aucunement aux amateurs de nanars et à tous ceux qui veulent se payer une bonne tranche de rigolade (agrémentée de quelques jumpscares). Les films suivants sont RE-ANIMATOR et LES NUITS DU BOURREAU DE JADE.
LES NUITS… ayant déjà été chroniqué de ci de là et Harley ne portant pas Re-Animator dans son cœur (hérésie), nous décidons de rentrer, à pied, épuisés.
Levé à 8h15 pour récupérer les billets de la journée, Corvis affronte l’horreur qui se cache dans cette ville : aucun magasin ne vend de chargeur de batterie pour sa caméra ! (ce qui n’aurait eu aucune incidence si le nôtre n’avait pas rendu l’âme la veille, nous forçant au chômage technique)

Exit les interviews, adieu les belles images du festival, les rencontres avec les festivaliers et les bénévoles. La mort dans l’âme, nous nous rendons à notre première séance prévue à 15h30 (car les Suisses sont gentils et nous laissent la matinée de libre pour nous reposer) pour découvrir THE MURDERER (THE YELLOW SEA) d’Hong Jin-Ha. Ce dernier qui nous avait bluffés avec son premier film THE CHASER, réitère son exploit. Certes celui-ci semble plus embrouillé (sans doute du au fait que le monteur a décidé de violer la règle des180° et des 30° en même temps), il n’empêche que les 2h40 passent vite tellement le spectateur est pris dans cette histoire de meurtres et de conspirations dans une Corée corrompue. On enchaine avec GOOD NEIGHBOURS, film canadien qui nous narre l’histoire de voisins pas si biens sous tout rapports. Une grande déception car l’histoire est en elle-même très intrigante, et pourtant, il manque tellement d’éléments que l’on ne peut pas forcément l’apprécier de bout en bout. 
Nous tombons de Charybde en Scylla en allant voir URBAN EXPLORERS, film allemand dans lequel des jeunes rebelles décident avec l’aide d’un guide de découvrir les souterrains berlinois afin de se rendre dans un bunker datant de la Seconde Guerre Mondiale. Pourtant, tout le monde le sait, dans les sous-sols citadins se cachent des gens pas très très gentils. Bon, au moins ici ce ne sont pas des nazis la menace, mais un bon vieux communiste pré chute du mur. Sans doute le seul bon point car l’histoire est lente, les acteurs n’ont aucun charisme et la caméra à l’épaule c’est comme les cacahuètes : c’est bon mais il ne faut pas en abuser. Et quand en plus le film ratisse large entre CREEP, THE DESCENT et STAG NIGHT, ça devient carrément indigeste.
La soirée se termine avec UNDERWATER LOVE, une comédie musicale érotique avec des créatures imaginaires typiquement japonaise. Corvis, endormi au bout de vingt minutes n’aura pas profité du grand n’importe quoi qu’est ce film ! (et pourtant j’ai essayé)


Ça chante faux, ça danse mal, ca joue moyennement, mais bon, voir une jeune fille partir à la recherche de la Perle Anale avec son ami Kappa, c’est quand même une preuve que le réalisateur a bon goût ( ?) en matière de gag scénaristique. Et c’est ainsi que cette deuxième journée au NIFFF s’achève.
Le début des séances du troisième jour est sponsorisé par cette merveilleuse radio qui est Nostalgie (j’aime et j’assume). Première séance : DRILLER KILLER d’Abel Ferrara présenté par Lars Nilsen (programmateur du célèbre SXSW d’Austin). Une belle descente aux enfers d’un artiste dans un New York peuplé de junkies et de clochards. Deuxième séance : BLOOD FEAST présenté par Herschell Gordon Lewis HIMSELF ! C’est donc par sa bouche que nous apprenons comment ce film s’est construit et a donné naissance au mouvement GORE. Sa voix suave a provoqué en moi des sensations jusqu’alors inconnues. Je voulais me lever, m’approcher de lui et lui susurrer : « Would you be my gran-pa ? ... Pleeaaaaaase… [Yeux de chat potté] Il faut avouer qu’avec ses airs de papi et son pot de pop corn, il donne envie Herschell ! 
La troisième séance devait être LES YEUX SANS VISAGE mais la loi de Murphy est plus forte. Il faut avouer qu’il y a un truc horrible en Suisse (mis à part le manque flagrant de chargeurs), ce sont les boites de thon au curry vert. QUI PEUT MANGER CETTE HORREUR ? Parce que l’aspect, la consistance et le goût sont horribles pour nos papilles gustatives de français de France (un petit COCORICO s’impose).

Nous nous rabattons donc sur des chappattis préparés sous nos yeux dans un des nombreux stands du jardin anglais où se côtoient cuisine chinoise, gastronomique et bar lounge, tout en attendant la prochaine séance, le SUPER de James Gunn. Car oui, non content d’avoir une solide programmation, le NIFFF se pare d’à-côtés tout à fait goutûs, qu’ils soient gustatifs ou artistiques (on vous reparlera plus tard du salon littéraire, des conférences et des expos).
Last but not least, une petite surprise pour ce dernier film (tardif, 00h15) de la journée qu’est GRAVE ENCOUNTERS. Sur le papier, le film des Vicious Brothers (ça ne s’invente pas) a tout pour irriter le spectateur noyé de « found footage » depuis le retour en grâce de celui-ci à la fin des années 2000, d’autant qu’il a l’air de lorgner volontiers du côté de BLAIR WITCH et PARANORMAL ACTIVITY, deux œuvres à succès, mais de sinistre mémoire pour le cinéphile de bon goût. Heureusement, ce film, narrant la dernière émission d’une équipe de chasseurs de fantômes télévisés, a la bonne idée d’arborer un ton caustique pendant plusieurs bobines, tirant à boulets rouge à la fois sur la télé réalité sensationnaliste et sur la vague cinématographique décrite plus haut. Autre bonne idée, il ne cherche jamais à faire peur. Du coup il y arrive régulièrement, tout en ne faisant que raconter une histoire qui lorgne sévèrement du côté de la 4ème Dimension et Silent Hill, et en y appliquant un rythme de train fantôme soufflant le chaud mouvementé et le froid statique qui manquait cruellement aux films soporifiques d’OREN PELI. Et si le film peine à finir et tire en longueur, c’est bien par excès d’idées, un travers qu’on pourra lui pardonner aisément.
C’est en dissertant sur GRAVE ENCOUNTERS (pour éviter de flipper du silence et de l’ombre) que nous rentrons donc à pied, une nouvelle fois, en attendant la suite des événements.

Voili voilou, je vous posterai la suite une autre fois, là je dois partir à la conférence donnée par Jack Ketchum sur la littérature et le cinéma! Bisous mes ptits canards!

23 mai 2011

Hymne à l'amour ou, le Joker est mon sex symbol!

Mes ptits canards, ça va pas du tout! Je m'étais promise à moi-même que je vous donnerai le plus vite possible un rapport complet (ou presque) du festival Mauvais Genre à Tours, et qu'est-ce que j'ai fais? RIEN! Bon j'ai commencé un brouillon, hein, j'en suis même au film d'ouverture.. C'est pas facile, facile d'être pointilleuse (et non pointilliste). J'essaye pourtant d'être synthétique, mais c'est plus fort que moi, il faut que j'écrive, écrive, écrive, écrive, corrige, corrige, efface tout, recommence.
Et oui, mais bon, ça viendra promis! Puis en plus j'ai rencontré des STARS INTERNATIONALES! Ce qui fait que, déjà que j'avais une classe telle que George Abitbol passe pour un charretier roturier un peu tapette, je l'ai encore plus.
C'est compliqué d'être la Perfection, croyez-moi.
Sinon, je vous avoue que j'ai commencé à écrire sans trop savoir de quoi j'allais parler. Je t'ai entendu le rigolo qui a dit "comme d'habitude"! Les cours de Claude François c'est à gauche quand tu rentres dans l'internet (oui j'aime bien dire l'internet).

Je pourrais vous parler de mon amour inconditionnel pour le JOKER, mon amoureux fictif que j'adule et qui m'adore et que on pète la gueule de Batman et qu'on est bien content. Parce qu'il faut avouer quand même que mon JOKER (oui ça ne peut s'écrire qu'en Capslock c'est la loi, c'est pas moi qui décide. Enfin oui mais bon.) c'est l'être le plus beau, le plus doué ET le plus intelligent de tous les êtres qui peuplent cette Terre et nos imaginations.

JOKERINOU et moi, c'est une grande et belle histoire qui a commencé il y a longtemps, en 1992. Aaah je vois quelques personnes interloquées par cette mémoire qui est mienne. Chers enfants, en 1992, France 3 diffuse pour la première fois la série animée Batman. J'avais cinq ans à l'époque et, à la télé, un homme à la peau blanche et aux cheveux verts me susurrait des mots d'amour. Un coup de foudre en quelque sorte. Tous les dimanches nous nous voyions (avec l'accord de mes parents bien entendu, nous ne sommes pas des hippies qui forniquent au premier rencard). Parfois bien sur, il n'était pas là, et mon cœur se brisait en mille éclats. Emprisonné soit-disant à cause de son comportement dans un asile, JOKER ne pouvait me rejoindre. Batman allait me le payer.


Les années passèrent, je fus assez grande pour revoir mon cher et tendre sociopathe sous les traits de Jack Nicholson. Aaaah mon bouffon adoré, que tu étais beau avec ta chemise orange, et tes lèvres couleur rubis. Tu dansais et riais comme personne et si cette CONNASSE DE CHAUVE SOURIS ne t'avais fait tomber lâchement, tu aurais conquis en plus de mon cœur, celui de Gotham. Ta mort fut pour moi un désastre. Je n'attendais que la mort pour pouvoir te rejoindre.

Même les cassettes vidéos de tes apparitions dans la série avec Adam West n'arrivaient à mettre du baume sur mon âme.

Puis le miracle vint, tu ressuscitas sous les traits d'un charmant jeune homme. Tu avais bien changé certes. Tes cheveux avaient poussé, ton sourire n'était plus constant, mais je savais qu'au fond, ce n'était que parce que tu avais subis les tourments de l'Enfer durant une éternité. Revenu auprès de moi, ma vie en fut magnifiée, je voyais enfin le reste des humains comme toi tu les voyais: abjects, pathétiques..

Je lis évidemment nombre de tes aventures car grâce à elle, je revis ta vie quand je n'étais pas encore là.
Malgré la mort de ce beau jeune homme qui t'interpréta à merveille, notre idylle est toujours remplie de passion et d'amour. Merci mon JOKEROUNET pour tout.

Harley Quinn

PS: Récemment je t'ai vu dans l'adaptation cinématographique de L'Homme qui rit de Victor Hugo. Même en noir et blanc, muet, tu es beau! Mais je t'en parlerai plus quand je me serai mise à rédiger ce rapport du festival

4 avr. 2011

Sauvons le cinéma et aidons Snyder à réaliser un vrai film!

Aaaah mes petits canards, vous le savez, il n'y a pas que Mike Patton et Deftones dans ma vie.
Bon quand même un peu
Mais il y a UN TRUC qui me fait graou graou dans ma tête et qui énerve encore plus les gens quand j'en parle.
Et c'est le CINÉMA!
Nan mais c'est vrai: les acteurs, les réalisateurs, les maisons de production, les directeurs de la photographie, les monteurs, les scénaristes, les costumiers, les coiffeurs et même les gaffers et les key boys (si si ça existe vous n'avez qu'à regarder les génériques de fin jusqu'au bout bande fainéants).. Tous, je dis bien TOUS ont grave la classe et méritent un autel et des sacrifices de vierges à leur nom.

Bon certes il y en a certains qui méritent la Mort parce qu'ils nous sortent de grosses bouses sans nom.
 Michael Bay par exemple. Ou même Spielberg. Si tu ne me crois pas c'est que tu n'as pas vu le dernier Indiana Jones, tu ne connais pas ses dernières productions, et que tu n'es pas au courant du fait qu'il allait faire Tintin.. TINTIN BORDEL!! EN 3D!

Bref.

Mis à part ces deux **** qui franchement devraient avoir de grosses fessées cul nu pour oser faire mal au cinéma sans aucune pitié, il y a quand même des gens biens: David Lynch, Terry Gilliam, Takeshi Kitano, Robert Wise.. Et encore je tente de sortir des noms connus (je suis même sure que personne ne peut me donner un nom de film de Wise alors que quand même c'est un peu LE mec qui a la classe après Georges Abitbol)

Mais bon le cinéma n'est pas qu'une question de personne. C'est aussi une question d'idée et de ressenti! Ben oui, c'est pas parce qu'il y a énormément de stars dans un film qu'il va être bien. Y a qu'à voir Valentine's Day! Bon y a aussi Comedy of Terrors de Jacques Tourneur avec Vincent Price, Boris Karloff et Peter Lorre, mais je suis sure que vous, bande de petits mécréants, vous ne l'avez jamais vu (si oui tu as droit à un bon point)
Lorsque tu vas au cinéma, ou que tu regardes un film chez toi tranquillou, tu ressens des émotions, vis des aventures, jamais éprouvées dans le monde réel. A part si tu es un pneu ou que tu te bas tous les jours contre les zombies. Tu es transporté dans un univers différent, une dimension parallèle.. Tu es qui tu veux. Et ça si c'est pas la classe, je ne sais pas ce que c'est!

Pourtant, des fois, il y a des films qui te promettent tout ça et non. Comme Sucker Punch de Zack Snyder.
Et pourtant je l'attendais ce film.. Depuis Watchmen je suis fan de l'esthétique Snyderienne (oui ce mot n'existe pas mais je fais ce que je veux, c'est mon blog, NA!).
Faut avouer que les ralentis, les couleurs de Watchmen sont superbes.
Puis en dehors de l'esthétique il y a aussi le fait que Sucker Punch est le premier scénario original de Zack. Après toutes ses adaptations, faut dire que c'était limite l'événement de l'année pour moi.
C'est ainsi qu'en ce beau 1er Avril, je me dirigeai vers le cinéma le plus proche même si il diffuse les films en version française. Je rentre dans la salle. Oula y a que quatre personnes, mauvais, très mauvais. Je m'installe bien confortablement dans mon siège (je vous passe les commentaires remplis de haine sur les publicités au cinéma sinon je vais en avoir pour trois heures), la lumière s'éteint, c'est parti (je serais un mec, je banderais)!

OH PUTAIN MAIS QU'EST-CE QU'IL A FOUTU?

Non mais bon sang, pourquoi? Pourquoi? Mis à part cette introduction qui est très belle que cela soit au niveau des images, du montage ou du scénario.

ATTENTION SPOILER !

Ce que je ne comprends pas, c'est comment les gens peuvent penser que les niveaux d'interprétations sont originaux. Pour remettre les choses dans leur contexte, nous suivons l'histoire de Babydoll, jeune fille de 20 ans qui se retrouve enfermée dans un hôpital psychiatrique avec une lobotomie à la clef pour éviter de révéler les abus sexuels de son beau père. Pour échapper à cet enfer, elle s'imagine dans un monde différent, celui d'une maison close. Babydoll décide de s'enfuir accompagnée de ses co-détenues Amber, Blondie (aka High School Musical), Rocket et de la sœur de cette dernière Sweet Pea. Pour mener à bien cette mission, elle doit retrouver des éléments lui permettant de sortir de cet enfer. Chaque quête d'objet est représentée sur l'écran par un combat onirique se déroulant à chacune de ses "danses" dans un monde différent: samouraïs, zombies nazis, gobelins et dragons, robots.. Ça promet hein? Ben détrompe toi mon petit canard (mais j'en reparlerai plus tard). Au fur et à mesure que l'histoire avance, le spectateur se rend compte que Babydoll est déjà lobotomisée, que ce n'est pas son histoire que nous suivons, mais celle de Sweet Pea. Waouh quel twist final pas du tout prévu!
Dès le départ le spectateur qui a un minimum de jugeote s'en rend compte. M'enfin, les gens n'ont jamais vu Brazil de Gilliam?
Alors certes il y a des idées, certes elles sont bonnes, mais Snyder gâche tout par son esthétique. Les ralentis j'aime bien, mais quand il y en a toute les deux secondes, ça devient ridicule. On s'ennuie durant les scènes d'action qui deviennent risibles à la longue! Je veux bien que l'on soit dans des mondes irréels mais là.. Tout ceci devient totalement ridicule.
Bon comme points positifs, mis à part l'introduction dont j'ai déjà parlé qui vaut le coup (sincèrement elle est superbe), il y a deux, trois éléments qui sont superbes. Par exemple, les zombies nazis: ben ils sont beaux (bon tout est relatif). Et les plans de l'arrivée de Babydoll dans le "théâtre" de l'hôpital psychiatrique est superbe. Au premier plan on a la moitié du visage de la jeune fille, l'oeil écarquillé avec en arrière plan son beau père puis le gérant de l'hôpital. Pour moi cela rappelle le plus beau plan de la série Alfred Hitchcock presents dans l'épisode "Four O'clock" ("Pris au piège")
Ce plan fait, pour moi, parti des plus beaux donnés par le cinéma.

Mais bon, ça ne peut pas rattraper toutes les énormités qu'il y a dans ce film. Et qu'on ne vienne pas me dire que je n'ai rien compris. Justement, j'ai compris que Babydoll est en fait l'avatar de Sweet Pea, que cette dernière ne s'est pas échappée, elle est juste lobotomisée, que Rocket et la soeur de Babydoll sont en fait la seule et même personne... Mais non, je ne peux pas cautionner un film comme cela!

FIN DU SPOILER 

Bref, mes petits canards, si vous avez aimé ce film, tant mieux pour vous, vous n'aurez pas l'impression d'avoir été sodomisés par ET Snyder ET le prix des places.